En 1818, à quelques jours de Noël, 240 élèves sont logés provisoirement au
Doyenné Saint-Hilaire, dans une maison située vis-à-vis de l’Hôtel-Dieu. Frère
Fructueux en est le directeur.
Mars 1819 voit la cérémonie célébrant cette installation des Frères à Poitiers, à
la Cathédrale, présidée par l’abbé Soyer, vicaire général.
Novembre 1819, une seconde école est érigée dans le quartier Saint-Hilaire.
Devant le nombre croissant d’élèves un nouvel établissement est recherché. Un
immeuble, bijou d’architecture de la Renaissance se trouvait à louer : c’était la
maison des Veillechèze de la Mardière, dite hôtel de la Prévôté (ndlr : désormais
Hôtel Fumé), dans la rue de la Prévôté. Installation le 25 mars 1821.
En 1841, le nombre d’élèves est de 900, un demi-pensionnat est ouvert et la
création d'un pensionnat à l’étude. A la fondation du pensionnat, c’est Frère
Stephanus qui dirige l’établissement. Les débuts sont modestes avec trois classes
ouvertes dans le vieil hôtel de la Prévôté.
Frère Euthyme lui succède en 1844. Une nouvelle impulsion est donnée avec
la construction de classes et dortoirs ; trois ans après le pensionnat compte
sept classes et 243 élèves. Le frère Rufus le remplace de 1847 à 1860 : il fait
construire deux corps de bâtiment, à droite et à gauche d’une statue de la vierge
placée au sommet des terrasses servant de cour, débutent aussi les travaux d’une
vaste construction au bas des cours, initialement prévue en salle, la chapelle y
sera finalement installée.
Le frère Cyrus continuera l’oeuvre de Frère Rufus, de 1860 à 1874, avec pour
principale oeuvre, la gestion du changement de lieu. En 1869, l’Institut se porte
acquéreur de l’ancien lieu du collège Saint-Vincent-de-Paul, rue d’Orléans
(qui deviendra rue du Pont-Neuf, puis rue Jean-Jaurès), dirigé par les prêtres
du diocèse et, pendant un certain temps, par les Pères Jésuites. Il était alors
provisoirement occupé par les Soeurs Hospitalières. Les travaux d’aménagement
puis ceux du réfectoire débutèrent pendant la première année. Mais la guerre
de 1870 vit l'institut mobilisé par l’armée de Chanzy. En mars 1871, les élèves
purent y retourner. Une nouvelle acquisition, la maison Lecointre, agrandit
encore ces lieux, puis la maison Delaunay en 1874. Le frère Domnion, second
du frère Cyrus, le remplace après son départ pour Nantes. Malgré son jeune
âge (40 ans) il ne restera que 6 ans à ce poste, avant de décéder d’une fluxion
de poitrine en février 1880. Les élèves atteignaient alors le nombre de 320. Le
frère Carolius, ancien sous-directeur monte donc en grade, et avec lui, de grands
travaux se préparent : l’horloge, les nouvelles cours, le gymnase, la chapelle,
le cabinet de physique, le musée, un dortoir pour les petits, les chambres des
professeurs libres, l’infirmerie, la lingerie, la conciergerie... Le cinquantenaire du
Pensionnat laisse place à un équipement de tout premier plan.
En 1900, Frère Jules, professeur de Première Classe, devient le nouveau
directeur du Pensionnat Saint-Jean-Baptiste de la Salle.
En 1905, les Frères sont expulsés par la loi sur les Congrégations. Monsieur Fontant,
président à partir de 1911, et l'abbé Braud, directeur à partir de 1912, permettront
de sauver le collège qui retrouvera rapidement son expansion.