Né à Faye-l’Abbesse dans les Deux Sèvres le 7 février 1913, il a été ordonné
prêtre à Poitiers le 3 juillet 1936. Aussitôt nommé professeur de mathématiques,
et se sentant quelques lacunes, il s’inscrivit en Licence de maths, mais il achoppa
après la 1ère année sur la mécanique rationnelle.
Entre temps la guerre éclata. Il fut fait prisonnier près de Toul, et fut envoyé en
Pologne, où il retrouva le père MARVAUD quelques temps. Leurs amis savent avec
quelle ardeur, ils se mirent à construire une jetée sur le port de GDNYA… En effet,
de nombreux wagonnets furent chavirés par l’incompétence de ces deux prêtres,
soit disant maladroits.
En 1943, le prisonnier fut renvoyé dans ses foyers, et il fut prié d’assurer un
cours de Français en 5e. Ne se sentant pas la fibre littéraire, il fut
invité à la rentrée d’octobre à prendre un cours de Sciences naturelles en terminale.
Pourquoi pas ? Il avait repris ses études de Mathématiques : mécanique rationnelle,
mécanique des fluides, calcul différentiel et pour finir en 1947, le certificat de
Botanique. Versant plus ou moins dans l’enseignement de la physique, il voulut attaquer
le certificat de Physique générale. Mais enseigner à plein temps et faire des études en
même temps, n’était guère compatible, car il avait bien sûr droit à quelques
surveillances de dortoir, d’études ou de réfectoire sans compter les promenades… Il a
assumé aussi pendant deux années le poste de préfet. A partir de 1954, l’on peut recevoir
des élèves boursiers, donc pour ce faire, il faut des professeurs diplômés ; qu’à cela
ne tienne, le père COINDRE fera une licence d’enseignement et en 1956, c’est la physique
générale. Il aura été « étudiant » de 1936 à 1956 ! Quel courage ! En 1956, les jésuites
quittent St Joseph, le père Bressolette prend la direction de Saint-Stanislas et de
Saint-Joseph, à partir de cette époque, le père COINDRE va se consacrer définitivement
à l’enseignement de la physique et de la chimie. Il va être un modèle de régularité, de
conscience et de travail pendant 22 années.
Bien sûr, il aura connu Saint-Stanislas, puis le lycée Saint-Joseph devenu ensuite
le lycée des Feuillants. En retraite en 1978, il reste sur place travaillant avec
dévouement et dans la discrétion afin de préparer les travaux pratiques des élèves.
En 1985 il rejoint sa soeur à Cenon dans la Gironde, il rend aussi service sur le
secteur de Naintré, jusqu’en 1990. En 1990 il s’installe à Thouars, et en 2000, il
entre à la maison de retraite des prêtres de Poitiers, où il décède le 8 juillet 2008.
La célébration des obsèques a eu lieu en l’église Saint Médard de Thouars le 11 juillet
2008, il est enterré au cimetière de Louin dans les Deux-Sèvres.
Le père COINDRE excellait en sa matière, il savait intéresser ses élèves, et d’ailleurs
beaucoup venaient le temps d’un loisir, bricoler ses appareils à côté de lui et il
leur passait des vues. L’une de ses admiratrices était Madame CARDINALE, notre jeune
professeur de Chimie.
Il savait nous partager sa passion au travers de multiples expériences, et de son fameux
pitch qui ponctuait ses expériences réussies et ses « cela a marché ! »
qui nous remplissaient de jubilation. Parfois la boule qui devait monter… descendait
par mégarde, ceci à notre grande hilarité, mais le père COINDRE n’en perdait pas pour
autant le nord. Il reprenait alors son expérience, en disant : « tout pendant que ça se passe »
selon son expression favorite, pour arriver au pitch de la réussite de sa démonstration,
son point final en quelque sorte.